Medúza

Medúza, Studio ALTA / photo : Michal Hančovský

Théâtre d’images, suite de tableaux sur scène, Medúza est une pièce qui permet de larguer les amarres afin de nous interroger sur notre perception des frontières : frontières entre la vie et la mort, le clair et l'obscur, l'espoir et le désespoir. Frontières sur lesquelles nous oscillons lors de ces moments de fragilité qui bouleversent notre existence.

L'approche unique de la chorégraphe Marie Gourdain vient de sa formation en arts plastiques. Medúza est un spectacle qui met en mouvement une image fixe. Inspirée de l'œuvre de Théodore Géricault, Le Radeau de la Méduse, la pièce prend la forme d’un collage plus proche de la perception du monde de la chorégraphe. Une lecture linéaire ne suffit plus, il est nécessaire de prendre en compte séparément les différentes couches de sens et de les superposer.

L'exploration des limites se manifeste de nouveau par la rencontre sur le plateau de quatre plans géométriques et de cinq danseurs. Rencontre qui oppose mouvement minimaliste de manipulation et corps « figuratifs » au mouvement expressif.

« Je considère l’image de ces corps perdus à la dérive sur l’océan comme une métaphore de notre société actuelle. Nous sommes à l’aube d'un changement politique radical. Nous sentons tous que quelque chose ne fonctionne plus, nous ne savons pas vers où aller, n’avons pas de réponses. Mais, dans le même temps, nous abandonnons progressivement les points d'ancrage du passé. L’auteur et metteur-en-scène canado-libanais Wajdi Mouawad écrit « Quand le monde ancien tombe et que le monde nouveau ne s’est pas encore relevé, s’ouvre le temps des monstres* ». Période de monstruosité que peut caractériser la Méduse – la figure antique – le symbole du chaos, de la rupture de toutes les formes. Son cri nous glace d’effroi, son regard nous pétrifie, elle est homme et femme, elle est mortelle et à la fois monstre. Il n’est pas facile de la définir, elle est différente à chaque instant.
Tout change rapidement et nous nous trouvons dans cette mutation, dans cette transition », explique Marie Gourdain.

* Extrait de Inflammation du verbe vivre, pièce de Wadji Mouawad.

Chorégraphie, scénographie : Marie Gourdain
Danseurs : Sabina Bočková, Florent Golfier, Marek Menšík, Jaro Ondruš, Matthew Rogers
Dramaturgie : Lukáš Karásek
Consultante chorégraphique : Hana Polanská Turečková
Conception lumière : Zuzana Režná
Son-musique : Lukáš Urbanec
Technicien, constructeur : Zbyněk Opálka, Štěpán Hejzlar
Chargée de production: Lucie Fabišiková